Le sable..; du sable ... trop de sable !

Mclulu tentait tant bien que mal d'ouvrir la bouche, mais elle semblait comme scellée. Ses muscles étaient tendus comme des élastiques prêts à rompre. Une tension extraordinaire l'habitait et il sentait ses forces le quitter peu à peu. Les yeux exhorbités, il vit s'approcher de lui un des prêtres rattachés à la garde personnelle de Dame Muriel. L'homme entre deux âges, le fixait avec une lueur de terreur dans le regard. N'osant braver le commandement de sa maîtresse, il s'approcha néanmoins du seigneur Mclulu et commença à lui parler

Seigneur, Dame Muriel vous prie de bien vouloir la rejoindre pour s'entretenir avec vous de solutions possibles aux derniers évenements.

Devant le manque de réaction de Mclulu, le prêtre réitéra sa demande avec le même résultat. Ne voulant pas retourner bredouille auprès de sa souveraine, il prit sur lui d'attraper le bras de Mclulu. Il l'avait à peine effleuré qu'il retira sa main précipitament et s'enfuit à toute jambe en direction du désert en furie.
Mais ce geste n'avait pas été inutile, car la chaleur de la main du prêtre au moment du contact, même s'il avait été bref, avait commencé à s'infiltrer lentement mais méthodiquement dans tout le corps de MClulu repoussant la froide main de la mort qui venait chercher son dû. En quelques minutes, son corps fut libéré de la tenaille qui le maintenait. S'effondrant sur le sable rouge du désert MUN, Mclulu mit quelques minutes pour retrouver ses esprits. Puis se souvenant du message du prêtre, il se dirigea, titubant, vers la tente où Dame Muriel veillait sur Dame Mulan.
Repoussant les lourdes tentures de velours sang et or de la tente, Mclulu s'arrêta sur le seuil pour embrasser la scène qui s'offrait à lui.
La douce quiètude qui régnait dans la tente contrastait totalement avec la fureur qui se déchainait dehors. Les douces lumières distillaient par les quelques lampes à huiles dispersées ça et là dans la pièce, ajoutaient à cette atmosphère apaisante. Au milieu de cet oasis de calme, Dame Mulan reposait sur une basse litière faîte d'étoffes précieuses, derniers vestiges de la grandeur d'une cité millénaire balayée en quelques instants par la fureur de la nature. A côté d'elle, Dame Muriel, assise sur un petit tabouret lui tenait la main affectueusement. Ce tableau montrait clairement tout l'attachement que les deux femmes éprouvaient l'une pour l'autre.
Mclulu sentait bien que quelque chose n'allait pas dans cette scène. Bien qu'à l'écart du tumulte, on pouvait lire sur le visage des deux femmes une infinie tristesse.
N'osant briser l'instant, Mclulu n'osa pas entrer plus avant dans la tente. Pourtant comme prévenues par un sixième sens, les deux femmes tournèrent la tête vers lui en même temps.

Dame Muriel, vous m'avez fait mander ?

Elle sourit au seigneur Mclulu en hochant la tête en réponse à sa question. Puis se tournant vers Mulan elle serra sa main en retour et lui dit :

J'ai confiance je sais à présent que tu feras ce qu'il faut pour te remettre et je te laisse en de très bonnes mains. Nous nous reverrons sous peu je te le promets.

Déposant un baiser sur son front elle se leva et quitta la tente, prenant Mclulu par le bras pour qu'il l'accompagne. Le contact l'a surpris. Elle s'arreta et se tourna vers lui, scrutant son regard.

Vous êtes tout pâle. On dirait que vous avez froid. Avez vous besoin de soin, mon ami ? De repos, peut être ? Venez vous assoir je vais demander que l'on nous prépare du thé.

Une nouvelle fois, le contact de la main de Dame Muriel sur son bras l'avait secoué, comme si tout apport de chaleur refoulait un peu plus le froid engourdissant qui l'avait envahi peu à peu lors de sa participation au cercle magique.
Se laissant docilement guider vers l'extrémité de la tente où Dame Mulan reposait, Mclulu se trouva bientôt assis sur une riche malle, un thé bouillant dans la main et le regard légèrement inquiet de Dame Muriel le fixant. Secouant la tête, comme pour en faire partir les derniers lambeaux lui embrumant le cerveau, Mclulu lui adressa un pâle sourire, but une gorgée de thé et se tint prêt à soutenir une conversation.

Dame Muriel, je vois bien que vous êtes affligée par la disparition de votre amant le seigneur Necrarch. Cependant, je pense que tout espoir n'est pas vain. En effet, le présent qu'il vous a laissé avant de se dissoudre dans les limbes n'est certainement pas innocent. Le seigneur Necrarch ne laissant jamais le hasard guider ses pas a voulu, en vous laissant cette bague, vous montrer la voie...
Maintenant à nous de trouver le fil pour remonter jusqu'à lui.

Se remettant sur les pieds, Mclulu se hata vers l'entrée de la tente et passant la tête dehors, il invita son aide de camp à les rejoindre

Pour le moment, la meilleure solution pour résoudre notre enigme est certainement de nous rendre dans la capitale du royaume pour consulter un recueil qui se trouve dans les enfers de la bibliothèque royale. Cet ouvrage méconnu traite principalement d'alchimie. Il fut rédigé il y a bien longtemps de cela par un alchimiste de mauvaise réputation qui disparu dans des conditions assez mystèrieuses. Le manuscrit qu'il laissa fut enfermé dans les enfers de la bibliothèque royale car la plupart de ses lecteurs disparurent de manière inexpliquée. Je conviens que la piste est plutôt légère mais je n'en vois pas d'autre, donc autant se focaliser dessus pour le moment.
Notre principal problème sera probablement de pouvoir accéder au livre. Il va nous falloir user de toute notre influence pour convaincre les hautes autorités.
C'est pourquoi je propose d'envoyer mon aide de camp en avant pour préparer le terrain. Je pense que nous aurons besoin de l'aide de tous pour avancer dans notre quête. Nous aurons probablement besoin de l'aide précieuse de Dame Mulan, son autorité est reconnue dans tout le royaume comme de celle des seigneurs JJcosto, Jebilo ... D'ailleurs, où est-il passé ? Je me souviens l'avoir vu disparaitre derrière une dune mais cela fait un moment déjà.
Essayons de réunir tout le monde pour expliquer notre projet.

Affligée n'était peut être pas le mot qu'elle aurait employé pour décrire l'état dans lequel elle se trouvait. Mais elle n'eut pas le coeur de contredire son ami qui semblait reprendre des couleurs à mesure qu'il parlait. Il allait l'aider, en ces jours troublés il avait été son allié le plus précieux avec Nec bien sûr. Elle l'obligea à se rasseoir et invitant l'aide de camp à faire de même, elle lui répondit :

C'est une très bonne idée. Je n'avais pas vu la bague sous cette angle. Croyez vous que nous trouverons des réponses dans ce livre dont vous parlez ?Cependant avant que nous rassemblions les autres j'aimerais vous parlez de quelque chose. Vous allez me trouver folle mais... elle hésita une seconde croyez vous qu'il soit possible d'entrer en contact avec La Mort ?